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Une rencontre organisée par la Société Française de Prospective pour :

  • aborder un sujet insuffisamment traité par les prospectivistes et les décideurs,

  • proposer un espace de croisement des regards pour faire émerger les visions systémiques nécessaires à la compréhension des enjeux de long terme et à l'élaboration de futurs souhaitables,

  • articuler réflexion prospective et réflexion opérationnelle, au plus près des préoccupations de tous, des décideurs aux citoyens.

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L’empathie, l’utopie du XXIème siècle pour un autre réchauffement de la planète ?

Interpellant les relations entre l’économique, le social et l’environnemental pour en rechercher l’harmonie, au-delà de la marchandisation des rapports sociaux et de la recherche unique du profit ;questionnant la violence du monde, et plus particulièrement celle du monde économique et de l’entreprise, des relations sociales au travail et dans la vie quotidienne ;

interrogeant la finalité de l’éducation et son rôle dans le savoir-se-décentrer, coopérer, co-construire, partager, penser ensemble ;

offrant une nouvelle vision de la nature humaine qui relègue l’individu matérialiste, conduit par son seul intérêt, au rang d’une vieille fable niant notre humanité et le pouvoir de la relation à l'Autre ;

proposant de nouveaux horizons pour l’arbitrage des conflits, le développement des territoires, l’innovation économique, l’apprendre- et le vivre-ensemble…

l’empathie ouvrirait-elle la perspective d'un autre réchauffement de la planète, en la rendant plus humaine, plus coopérative, plus solidaire, plus esthétique, plus responsable ?

 

L’empathie est, dans la suite des travaux de Jeremy RIFKIN et de Frans de WAAL, de plus en plus présentée comme l’alpha et l’oméga de nos sociétés :

 

Sommes-nous sur terre, comme on l'affirme si souvent, dans le seul but de servir notre propre survie et nos intérêts personnels ? Est-ce vraiment dans la nature humaine de se poignarder dans le dos pour gravir les échelons de la hiérarchie ? Frans de WAAL examine comment l'empathie vient naturellement aux humains et à certains autres animaux. Le comportement égoïste et l'esprit de compétition, souvent présentés comme conformes aux théories de l'évolution, sont magistralement remis en cause. L'Âge de l'empathie, en mettant la coopération au cour de l'évolution des espèces, ouvre des perspectives passionnantes sur la nécessaire solidarité dans nos sociétés.

 

Jeremy RIFKIN brosse une fresque étonnante de l'humanité depuis les premières exploitations des ressources naturelles jusqu'à aujourd'hui. Avec un constat : jamais le monde n'a été aussi unifié (communications, commerce, culture) et aussi déchiré (guerres, crise financière, réchauffement climatique...). Jamais nos structures mentales n'ont été à ce point en décalage avec les nouvelles réalités que nous nous sommes créés. Se nourrissant d'économie, de politique, de psychologie, de sciences, de l'histoire de la nature ou de l'évolution des technologies... il montre que l'homme est aujourd'hui condamné à remodeler sa conscience pour se sauver.

 

Pourtant cette notion d'empathie dérange :

  • elle semble fortement valoriser la dimension affective, émotionnelle, aux dépens de la dimension cognitive et d’un vivre-ensemble qui serait, ou devrait être avant tout, fondé sur les droits et les devoirs et sur le contrat social, ;

  • elle vient réinterroger les relations entre l’économique, le social et l’environnemental, percute de plein fouet la marchandisation des rapports sociaux et va à l’encontre de la recherche unique du profit ;

  • elle questionne la violence du monde, et plus particulièrement celui du monde économique et de l’entreprise, des relations sociales au travail et dans la vie quotidienne ;

  • elle interroge la finalité de l’éducation, l’autonomie cédant le pas, dans une approche empathique, au savoir-se-décentrer, coopérer, co-construire, partager, vivre ensemble ;

  • elle offre une nouvelle vision de la nature humaine, reléguant l’individu matérialiste conduit par son seul intérêt au rang d’une vieille fable qui niait notre humanité et le pouvoir de la relation à l'Autre.

 

Mais l’empathie ne présent-et-elle pas certaines limites :

  • ne s’agit-il pas d’un phénomène purement occidental et, qui plus est, réservé à une élite ?

  • ne donne-t-elle pas l’illusion de pouvoir relier le séparé ?

  • en privilégiant l’émotif sur le cognitif, n’est-elle pas de nature à constituer un nouvel outil de manipulation et d’aliénation ?

  • jusqu’à quel point est-elle un outil de connaissance et un levier du vivre-ensemble ?

 

Elle propose dans le même temps de nouveaux horizons pour l’arbitrage des conflits, le développement des territoires, l’innovation économique, l’apprendre- et le vivre-ensemble. L’empathie semble ouvrir la perspective de futurs « plus souhaitables » et proposer un autre réchauffement de la planète : en la rendant plus humaine, plus coopérative, plus solidaire, plus esthétique, plus responsable…. S'agirait-il seulement de l'utopie du 21ème siècle ?

 

Le concept appelle à une « prospective de l’empathie » dont la tache pourrait consister :

  • à en examiner les différentes expressions pour clarifier la notion (COMPRENDRE)

  • à en identifier les signaux faibles et tendances lourdes (ANTICIPER) dans la sphère politique et économique, dans la vie des territoires, dans le rapport à la nature, dans la construction de l’individu...

  • à dégager des pistes d'action (CONSTRUIRE) pour utiliser ce levier, pour s'assurer de son rôle dans la construction des connaissances et de nouvelles représentations du monde ; pour identifier les multiples manières dont l’empathie influence nos modes de vie, nos systèmes politiques, nos économies, nos relations aux autres.

 

Ainsi nous interrogerons-nous sur

  • comment l'empathie se concrétise-t-elle aujourd’hui et influe-t-elle dans différentes sphères ?

  • les obstacles sur lesquels elle bute, et les limites qu'elle peut atteindre : au plan politique, économique et financier, dans les services publics, le monde de l’entreprise, le champ de l’économie sociale et solidaire et dans le champ associatif ? dans la société de la connaissance et le champ éducatif ?

  • quelle stratégie et quels leviers activer pour favoriser l’émergence d’une société plus empathique, et comment chacun peut, quel que soit son niveau de responsabilité, y contribuer ?

  • quels environnements créer à cet effet : au niveau des territoires ? au plan économique ? dans l’entreprise et dans le champ associatif ? du point de vue de la société de la connaissance et des apprentissages ?

 

L’empathie dans un monde en transition.

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